Toulon frappe fort

Toulon frappe fort

Si les Toulonnais étaient musiciens, ils seraient percussionnistes. Pourquoi ? Parce que la partie qu’ils ont livré face à Newcastle a ressemblé à un long et douloureux solo de percussions qui a littéralement laminé les Anglais. Au final, le score est sans appel : 36 à 10, cinq essais inscrits pour un seul encaissé. En étrillant la formation anglaise qui était encore leader de groupe au coup d’envoi, le RCT a envoyé un message très clair à toutes les équipes engagées en Challenge européen : ils veulent un titre. Première étape de ce long voyage, le quart de finale à domicile. Avec les cinq points de la victoire bonifiée, Toulon s’installe en tête et peut envisager sereinement les deux prochains matchs de Challenge qui l’opposeront à Lyon et Padoue, tous deux déjà éliminés de la course.

L’entame de match des Varois montrait d’emblée leur farouche détermination à marquer rapidement un, voire plusieurs essais. Pour ce faire, les Toulonnais multipliaient les séquences de jeu dans le camp adverse. « Sir Jonny » ouvrait la marque à la 7e minute (3-0), avant que l’ouvreur anglais Manning ne réplique dix minutes plus tard (3-3).

La furia varoise

A ce moment, la défense anglaise tenait encore bon sous les coups de boutoir des golgoths varois… mais cela n’allait pas durer. Peu avant la vingtième minute, Steffon Armitage percutait et adressait une superbe chistera à Christian Loamanu qui se débarassait de deux défenseurs avant de trouver à hauteur le géant Pierrick Gunther, cinquante mètres plus loin, qui transmit finalement à Geoffrey Messina -élu homme du match- pour terminer le travail (8-3). En face, les Anglais s’appuaient sur une bonne conservation et leur faculté à exploiter au mieux les ballons de contre. Deux arguments de poids, mais bien légers face à la furia toulonnaise, symbolisée par Loamanu qui réalisa un doublé en cinq minutes : le premier sur une superbe passe après contact d’Alexis Palisson, et le second qui vint conclure un mouvement de quatre-vingt dix mètres. A 22-3 à la pause avec trois essais marqués, la mission bonus était presque remplie.

Au retour des vestiaires, Les avants varois se chargèrent de finir le boulot. Leur recette ? Aussi simple qu’imparable quand l’équipe domine physiquement : touche-maul pénétrant. Deux touches et le pilier gallois Roberts s’effondrait dans l’en-but. Le coaching anglais n’allait rien changer. Celui de Toulon, en revanche, allait encore corser l’addition. David Smith, entré à la mi-temps à la place de Loamanu, faisait parler sa vitesse après une superbe double sautée de Laurent Magnaval, par ailleurs auteur d’un très bon match : 36-3, Mayol pouvait rugir de plaisir. L’essai du centre anglais Uys, marqué sur un coup de pied de Fabien Cibray contré, était anecdotique. La messe était dite. Les Toulonnais voulaient la première place, ils l’ont eue. Maintenant, ils veulent le quart à domicile. Et le titre, aussi.

Rugbyrama – Simon VALZER