Les bonnes méthodes du RCT

Avec la venue de Lyon, tout à l’heure, l’équipe varoise a même l’opportunité de conforter sa place sur le podium tout en creusant l’écart avec ses poursuivants. « Par définition, tous les matches constituent des échéances charnières au cours d’une saison, mais c’est vrai, comptablement, que remporter cette rencontre-là permettrait de nous positionner un peu plus dans le trio de tête, admet Bernard Laporte. À la fin de la phase aller, ce serait un avantage. Ceci étant, ce match, il ne faut surtout pas penser qu’on l’a gagné sans l’avoir joué.« 

Ce match, Geoffroy Messina ne le jouera pas, lui. Grand artisan du succès toulonnais devant Newcastle (36-10) en Challenge Européen, samedi dernier, le trois-quarts centre n’a pas été retenu dans le groupe. Ce n’est évidemment pas une sanction. Cette décision répond tout simplement au principe de rotation instauré, et respecté avec une extrême assiduité, par Laporte, comme celui-ci le rappelle souvent.

La saison passée, Lapeyre « ne comprenait pas trop »

La méthode du manager général du RCT renvoie à deux notions : un turn-over indispensable compte tenu d’un calendrier surchargé (Top 14 + Challenge Européen), mais aussi une concurrence inévitable au vu de la richesse de l’effectif toulonnais. Pour Benjamin Lapeyre, cette dernière serait même l’une des clés du rendement actuel (2 défaites seulement, dont 1 à Toulouse, lors des 10 derniers matches, toutes compétitions confondues).

« Dans le groupe, tout le monde tire vers le haut, car il y a de la concurrence à chaque poste, indique l’arrière ou ailier tarnais, qui s’apprête à prolonger au RCT pour 2 ans comme il l’avait confié en début de semaine. Des conditions pareilles incitent chacun d’entre nous à se surpasser et à se transcender pour essayer de gagner sa place lors du match à venir. Le but, c’est de jouer ; il faut donc être performant en permanence.« 

Et dans les rangs toulonnais, on s’y emploie effectivement avec vigueur. Aussi, Laporte et son staff disposent non pas d’une, mais de « deux bonnes équipes« , juge encore Lapeyre, qui sera ménagé ce soir. « Dès lors, poursuit ce dernier, chacun peut bénéficier, en alternance, de temps de jeu suffisant et de plages de repos bienvenues. La concurrence existe donc, mais elle est vraiment saine. »

Ce qui trancherait a priori avec le précédent exercice. « Le fonctionnement était différent avec Philippe Saint-André, développe Lapeyre. S’agissant des trois-quarts, il était seul à nous parler. Là, Bernard Laporte le fait, mais Pierre Mignoni (en charge des lignes arrière depuis cette saison) aussi. L’échange est réel. »

Pour Lapeyre, tout a particulièrement changé d’une année sur l’autre : à un match de la mi-saison, l’ancien albigeois a déjà joué autant que durant tout le précédent exercice. « Je n’étais pas frustré, mais j’avoue que je ne comprenais pas trop bien ma situation, reconnaît-il. En fait, il n’y avait, alors, pas de discussion avec le coach ; ce n’était donc pas évident. En revanche, sur ce point-là, cela s’était nettement arrangé au début de cette saison ; on se parlait davantage. J’avais besoin de ça.« 

Boudjellal : « Une grande sérénité en interne »

Laporte a pris le relais avec Mignoni, et Lapeyre s’affirme un peu plus à chacune de ses apparitions. « Techniquement, je suis plus à l’aise et cela est dû forcément au travail fourni à l’entraînement, constate-t-il. Mais il faut également souligner la qualité des joueurs avec lesquels chacun de nous évolue. Personnellement, j’apprends énormément au contact de références internationales comme Giteau et Wilkinson. J’ai beaucoup mûri et leur présence n’y est pas étrangère.« 

Hier matin, lors de l’entraînement à Mayol, ces deux derniers ont encore imprimé le rythme au coeur d’une ligne de trois-quarts composée notamment de Bastareaud, qui sera préféré à Lovobalavu, ce soir, après avoir été en vue face à Newcastle. Preuve que la concurrence bat vraiment son plein. Le tout sans accroc.

« Je ressens une grande sérénité en interne« , faisait remarquer Boudjellal en observant ses joueurs. Celle-ci pourrait expliquer, aussi, la bonne passe actuelle d’un RCT en mesure, qui sait, d’aller titiller le duo Clermont-Toulouse. « Oh, là !, stoppe le président, on ne va pas s’emballer ! » Oui, les temps ont bien changé à Toulon.

Source: laprovence.com