Laporte: « J’ai du mal avec une équipe de France avec six, sept ou huit joueurs qui n’ont pas été formés en France »

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Invité de l’Access365, Bernard Laporte a longuement évoqué plusieurs sujets du moment

 

 

Ce dernier s’inquiète de la dérive du nombre de joueurs étrangers dans le XV de France et veut un durcissement des règles de sélections

« Ils appliquent le règlement, ils ne font pas de faute. Mais sincèrement, j’ai du mal avec une équipe de France avec six, sept ou huit joueurs qui n’ont pas été formés en France. Mais c’est le règlement qu’il faut remettre en cause. Moi, quand j’en ai eu besoin, j’en ai pris quelques uns, mais ils se sont inscrits dans la durée. On les a gardé 8, 10, 12 ans. Ce qui me dérange, c’est que demain je vais recruter un joueur qui veut venir jouer en Top 14 pour pouvoir jouer avec l’équipe de France. Je trouve ça décevant. Le sport, ce sont des valeurs. Quand tu nais aux Fidji, tu joues pour les Fidji. Quand tu nais au Luxembourg, tu joues pour le Luxembourg. Point. Ça me semble tellement logique et simple. Ça reflète au moins le véritable sport dans le pays. Il peut y avoir des cas d’exception, bien sûr, si le gamin arrive avant l’âge de 10 ou 15 ans, il peut choisir le pays pour lequel il veut jouer. Mais ce sont des clauses qui s’écrivent. C’est le côté pervers de l’utilisation du règlement qui me déplait. Si demain il n’y a plus de joueurs en Ecosse, le XV écossais se retrouve avec 15 Néo-Zélandais ? Mais quel intérêt ? Moi je ne regarde pas. A ce moment là, si les dirigeants ne veulent pas prendre leurs responsabilités et changer le règlement, autant faire une Coupe du monde des clubs et supprimer les sélections nationales. Ce qui se passe en handball avec le Qatar va arriver dans tous les sports. Les valeurs du sport ne s’appliquent plus. On est vraiment dans le sport business. Une équipe nationale, ce n’est pas ça. La meilleure gagne ; on a une bonne génération, on gagne, puis on perd… Le monde professionnel est différent : il y a des contrats, des enjeux… C’est différent ! Il y a des clubs aujourd’hui qui vont signer des contrats avec des Fédérations en se disant qu’un gamin arrivé à 18 ans dans son club de formation sera JIFF (Joueur issu des filières de formation) au bout de trois ans et ne sera plus considéré comme étranger dans son club. Demain, on aura quoi ? Que des ailiers fidjiens, que des centres néo-zélandais et on n’aura plus de place pour les Français ? Ce règlement nous pénalise, on se fait mal nous-mêmes. Je suis désolé, si un Fidjien vient au centre de formation de Toulon à 17 ans, sa formation est quasiment finie. C’est de l’hypocrisie de dire qu’il est issu de la formation française. Pour moi, ce gamin ne pourra jamais jouer pour la sélection française et être considéré comme Français dans le club. Ce serait trop simple ! C’est une évidence que ce qui est arrivé en hand va arriver dans tous les sports. A partir du moment où ce n’est pas interdit, où est le problème ? Personne ne triche ! C’est aux institutions de mettre les garde-fous qu’il faut. La mondialisation dans le monde professionnel, je suis d’accord, mais la mondialisation dans les Fédérations, je dis non. Sauf exception, encore une fois. Il faut mettre des clauses »

 

 

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