Boudjellal: « Je n’ai plus envie d’aller au stade le week-end, même à Mayol »

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Le Midi Olympique a consacré dans son magazine du mois un très long interview à Mourad Boudjellal

  

 

Ce dernier reconnait qu’il est dur de se remettre du doublé

« Pour la première fois depuis que j’ai pris la présidence du RCT, je suis revenu au club avec moins d’entrain. La saison dernière a été tellement exceptionnelle. J’ai passé l’été à chercher à revivre les moments forts du printemps. Or, qui dit nouvelle saison, dit compteur remis à zéro. J’ai eu et j’ai encore un peu de mal à me projeter dans la nouvelle. Elle a démarré de manière tranquille, sans vague. C’est nouveau pour Toulon. Traverser le mois d’août sans la moindre polémique, avec seulement des gens qui vous félicitent, il faut s’habituer. Il a fallu clôturer la saison passée. A la mi-août, des festivités étaient encore programmées. J’ai tout fait annuler. Les émotions que j’ai connues cette saison et encore plus la précédente, je ne les revivrai plus. Cet été, il m’a fallu faire le deuil de cette quête qui me paraissait impossible et qui était mon moteur. J’étais épaté quand j’observais la joie exprimée par les Toulousains à chacun de leur titre. J’étais fasciné par ce côté insatiable. Maintenant que le RCT le vit aujourd’hui, je le suis encore plus. Personnellement, j’ai compris en vivant ce doublé que la puissante émotion ressentie dans le taxi à Dublin, juste après le premier titre européen, je ne la connaîtrai plus. J’avoue ne pas avoir ressenti la même chose en remportant le Bouclier »

 

 

Boudjellal est apaisé avec ces titres et sait que Toulon est entré dans l’histoire et lui avec

« Je continue mais je me sens apaisé. A la question que je me posais, à savoir: « Que restera-t’il de mes années au RCT: les coups de gueule ? les gros transferts ? les titres ? », je sais qu’il restera des titres. Honnêtement, j’ai encore envie de vivre mon aventure avec Bernard Laporte. J’ai fait des pieds et des mains pour le convaincre de rester avec nous jusqu’en 2016. Je me voyais mal lui annoncer en juillet dernier: « Désolé Bernard, je sens que la motivation ne sera plus la même. Nous avons ramené le Bouclier, je m’en vais. Merci. » Il a fait des concessions sur sa vie privée et je crois que nous ne sommes pas arrivés au bout de notre aventure. Quand il est arrivé à Toulon, il y a trois ans, lorsqu’il évoquait son ancien club, le Stade Français, il disait « on » ou « nous ». Pour Toulon il disait « vous ». Aujourd’hui, pour le RCT c’est « nous ». Toulon aura marqué sa vie, et notre collaboration aussi. »

 

 

Boudjellal pourrait quitter le club en 2016 avec Laporte

« Pourquoi pas, mais pas forcément. Pour la réussite, c’est pouvoir ne plus travailler, ce qui est mon cas, mais aller tous les matins au boulot. Cela veut dire que tu choisis ce que tu fais. J’ai 54 ans, je suis dans la deuxième moitié de mon existence. Je veux faire ce que je souhaite. Or cela, tu ne le sais que le matin. Un jour, comme ça, sans prévenir, je n’aurai plus envie de venir dans les locaux du RCT. Et je ne m’y rendrai pas. Il sera alors temps pour moi de partir. Peut-être que ce sera au moment du départ de Bernard mais peut-être pas. Pour l’instant, je prends du plaisir à être là tous les jours au stade de Berg. »

 

 

Le président reconnait qu’il ne prend plus de plaisir à aller au stade

« Je n’ai plus envie d’aller au stade le week-end, même à Mayol. Voilà pourquoi on ne m’y a pas vu. Je ne fais plus beaucoup de déplacements et, cette saison, je ne me rendrai pas forcément à tous les matches à Toulon. Je suis plus utile au bureau en semaine qu’au stade. Ce qui me plaît, c’est de faire rêver les gens. Depuis toujours. La bande dessinée est un excellent moyen d’évasion, le sport et le rugby aussi. J’aurais certainement pu faire fructifier mon patrimoine en achetant et en vendant des appartements, des maisons, en commercialisant des échafaudages et des bétonneuse. J’aurais sûrement gagné beaucoup plus d’argent. Mais je ne peux pas concevoir une activité qui ne soit que dans le concret. Mon objectif, c’est faire rêver. Or, pour construire se genre de chose, tout se passe en semaine. Je ne prends aucun plaisir à voir jouer mon équipe. Je vis mal les matches. Même quand je ne suis pas au stade, je ne regarde pas les rencontres car je suis à un âge où l’on a envie de se protéger. Je pensais qu’avec le temps, ce sentiment passerait. Mais non. Quand Toulon joue, cela me prend aux tripes et je n’arrive pas à apprécier la prestation de mes joueurs. »

 

 

Un long interview très interessant

 

 

 

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