Des mercenaires ? Quels mercenaires ?

Il est fier Bakkies Botha ! La deuxième ligne sud-africain, on le sait, en impose sur tous les terrains de la planète rugby comme en dehors. Et le géant a de quoi, non seulement parce que son physique et son caractère de guerrier parlent pour lui, mais aussi et surtout parce que l’ancien Springbok possède un palmarès d’exception, enrichi samedi, à Dublin, face à Clermont (16-15) par une Coupe d’Europe, qui ne dépareillera certainement pas dans sa vitrine aux trophées. Une collection dont Botha, tout à sa joie, s’est plus à faire l’étalage sur son compte Twitter dès la fin du match : « En cours : Vodacom Cup, Currie Cup, Tri-Nations, Coupe du Monde, Trophée de la Tournée des Lions britanniques, H Cup. Dieu que c’est bon « . Et à une semaine d’une demi-finale de Top 14 face au Stade Toulousain, l’intéressé ne compte pas à l’évidence s’arrêter en si bon chemin.

Botha, comme tous les autres, était venus pour ça. Et la constellation de stars assemblée par Mourad Boudjellal depuis sept ans et sa reprise du Rugby Club Toulonnais en Pro D2, malgré les attaques et les critiques lui reprochant de reconstruire son équipe à grands coups de millions, a été au bout du rêve d’un président un peu fou, conforté par « Bernie Le Dingue », son manager tout aussi passionné. Cet assemblage de cultures si disparate a bousculé l’ordre établi et rassemblé des personnalités à la fois si fortes et si différentes que Jonny Wilkinson ou Bakkies Botha derrière la même ambition. Jusqu’à l’aboutissement de ce sacre européen.

D. Armitage : « Plus fort que de jouer une Coupe du monde »

Parmi les derniers arrivés sur la Rade l’été dernier, l’Anglais Delon Armitage ne risque pas de regretter son choix. « C’est pour gagner des titres que je suis venu à Toulon, que j’ai quitté l’Angleterre, confirme sur le site de l’ERC celui qui restera dans les annales comme l’auteur de l’essai qui a changé la face de cette finale face à l’épouvantail clermontois. J’en rêvais. Là, c’est comme dans un rêve. Je ne réalise pas encore. C’est un truc que je n’oublierai jamais. C’est encore mieux que de jouer une Coupe du monde. » Ni plus ni moins.

Comme la plupart de ses joueurs, Bernard Laporte avait lui aussi tout connu, ou presque, notamment à la tête du XV de France avec quatre victoires dans le Tournoi des Six Nations, dont deux Grand Chelem, avant de finalement repiquer au frisson du haut niveau il y a de cela vingt mois. L’ancien sélectionneur l’affirme aujourd’hui sans détour : « Si je suis revenu, c’est pour Bakkies Botha, c’est pour Jonny Wilkinson, c’est pour Carl Hayman…, reconnaît-il au micro de Jour de Rugby sur Canal+. Je leur ai dit : « Merci de m’avoir permis de revenir entraîner une équipe de rugby, je suis revenu pour vous. » Parce que lorsque je suis remonté dans l’avion après l’entretien avec le président (Mourad Boudjellal), je me suis dit : « Tu n’as pas le droit de ne pas entraîner ces mecs. » On a tellement eu de respect pour eux quand on les jouait que si cette responsabilité, je ne la prenais pas, ce n’était pas normal. Aujourd’hui, le trophée, on s’en fout ! Ce qui est important, c’est ce qui se passe entre eux et nous. Quand je vois des joueurs qui ont les larmes aux yeux quand on fait des briefings, ce ne sont pas des mecs qui trichent. Ce sont des mecs qui ont envie d’aller au plus profond d’eux. Clermont aurait pu gagner, ça n’empêche pas que j’aurais eu le respect de mes joueurs, qui se sont engagés, qui n’ont jamais lâchés. Les valeurs et les vertus de l’engagement et de la solidarité ont existé. (…) Ils l’ont fait grâce à leur état d’esprit. Et c’est ça qui nous restera. Pas les trophées. Tous les dix ans, on se retrouvera, on ira en Nouvelle-Zélande, voir Carl (Hayman), en Argentine, voir Juan (Fernandez-Lobbe), en Afrique du Sud, voir Bakkies (Botha)… Ça va en faire des voyages ! »

SOURCE SPORT.FR

  

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