Christophe, vous êtes passés à côté de votre match face au Biarritz Olympique (défaite 25-6, ndlr). Quel a été le mot d’ordre cette semaine à l’entraînement ? Y a-t-il eu « recadrage » ?
Nous n’avons pas été bons du tout à Biarritz, c’est certain. Il faudra être meilleur si l’on veut espérer faire quelque chose à Clermont et ne pas prendre 50 points ! On se rend chez les deuxièmes du classement, invaincus chez eux depuis très longtemps… On sait à quoi s’attendre (même si l’on savait déjà à quoi s’attendre à Biarritz…)
Comment expliquer ce lourd revers du week-end dernier ? Etes-vous tombés dans le piège tous seuls en prenant les Biarrots un peu à la légère, ou y a-t-il eu une sorte de décompression ?
On savait qu’il s’agissait un peu d’un match de phases finales pour eux, mais on ne s’était certainement pas préparés en conséquence… Ils sont rentrés très vite dans la partie, ont marqué rapidement. De notre côté, on a accumulé les fautes (des fautes de mains, des ballons perdus en touche etc). Difficile de comparer.
A mi-parcours, comment jugez-vous votre 4e place au classement ? En êtes-vous satisfaits ?
Satisfaits… Ce serait mieux si l’on était premiers, c’est sûr ! (sourire) Mais je pense que l’équipe est en progression. Nous avons un peu galéré en début de saison, mais nous sommes aujourd’hui quatrièmes et ce n’est pas la fin du monde que l’on ait perdu à Biarritz. Au moins dans la manière, il faut montrer un autre visage à Clermont Ferrand.
« On va pouvoir se jauger face à une équipe comme l’ASM »
Cette défaite s’apparente à une piqûre de rappel ?
Les journalistes nous voyaient beaux après nos victoires face à Agen et Newcastle. Mais une saison est longue, il y a des hauts et des bas. Là, nous sommes un peu en bas. Il faut remonter le plus rapidement possible.
Vous l’évoquiez, ce début de saison a été délicat pour le RCT (entre l’absence des internationaux et le départ de Philippe Saint-André). Avez-vous désormais la sensation d’être véritablement rentrés « dans le dur » de la compétition ?
La situation n’a pas été facile pour pas mal de clubs, avec l’absence de tous ces internationaux. Mais c’est une période qui ne s’est pas trop mal passée, hormis cette défaite contre Clermont (0-17, le 3 septembre, ndlr). C’était un match un peu particulier, car nous avions tout de même dominé pendant une vingtaine de minutes. Malheureusement, nous n’avions pas marqué. Après, c’était un autre match… Eux ont marqué, puis étaient en confiance. On perd à Mayol, donc on s’en rappelle. Enfin personnellement, je m’en rappelle… Ce sera une source de motivation supplémentaire (sourire) !
Les Clermontois sont les seuls à vous avoir fait basculer sur vos terres. Comment faire pour devenir la première équipe à les faire flancher à domicile ?
Il faudra jouer simplement. Les prendre sur notre conquête- que ce soit en touche ou en mêlée- et avoir une très bonne défense. C’est important de ne pas prendre d’essais ! Ils s’appuient sur des joueurs de très bon niveau à tous les postes, et c’est l’une des meilleures équipes de ce Top 14, donc si l’on veut espérer se qualifier pour les phases finales, on va pouvoir se jauger face à une équipe comme l’ASM qui elle, les jouera.
Toulon et Clermont sont actuellement les deux meilleures défenses du championnat. Lorsque le 4e affronte le 2e, peut-on tout de même espérer voir du jeu, ou doit-on s’attendre à un match extrêmement fermé ?
Même si on ne gagne que 3-0, je m’en contenterai… Après, qu’on voie du jeu ou pas, d’un côté, je m’en fiche un peu. Le principal, c’est que l’on soit bon sur ce que l’on veut faire. Si l’on est bon, on peut toujours espérer gagner. Il faut arriver avec l’intention de faire un résultat. Je connais bien cette équipe de Clermont et je sais que l’entraîneur aura su remonter tout son collectif, car il s’attend à un gros match contre nous. On sera bien accueillis…
On imagine que vous avez coché la date de ce déplacement à Clermont dès que le calendrier de la saison est tombé…
Oui. Depuis que j’en suis parti, je regarde toujours à quelle date on joue l’ASM. Tu as toujours envie de jouer contre ton ancien club… Et il y a un tel engouement dans ce stade Marcel Michelin (qui est un superbe stade) : ça fait plaisir d’y retourner !
« L’avantage de Toulon, c’est qu’on a de très grands joueurs »
Vous avez connu les joies du titre avec l’ASM en 2010. Clermont fait partie de ces équipes qui occupent le devant de la scène, et ce chaque saison. A votre avis, que manque-t-il au RCT pour parvenir à faire la même chose ? Et quels sont les éléments qui permettent clairement à Toulon de viser aujourd’hui le Bouclier ?
Ce qu’il faut pour être champion de France, je ne sais pas… Si j’avais la recette, je la donnerai aux entraîneurs (sourire). Mais je pense que les entraîneurs du RCT savent ce qu’il faut faire… L’avantage de Toulon, c’est qu’on a de très grands joueurs, des joueurs de classe mondiale. Si tout le monde respecte bien le système de jeu et fait son boulot correctement, en commettant le moins de fautes possibles…. Le public de Toulon est fabuleux également. Il y a tout pour réussir ici ! Mais cela passe par une bonne application des consignes que nous donnent les entraîneurs. En bref, il ne faut pas faire comme à Biarritz…
La concurrence est rude à tous les postes, qui plus est avec les arrivées de nouvelles recrues (comme le Sud-Africain Bakkies Botha, entre autres)…
Les grands joueurs qui arrivent tirent les autres vers le haut. Ces arrivées poussent le groupe à donner le meilleur de lui-même. Personnellement, cela me donne envie de prouver que je peux être aussi bon que les joueurs qui évoluent à mon poste (2e ligne, ndlr), d’essayer d’être le numéro 1. Si tu te dis: « il y a untel, untel et untel, je ne vais pas jouer« , ce n’est pas comme ça que tu t’en sors. Il faut bosser pour essayer d’être au même niveau- voire meilleur- que les autres. Je pense que tout le monde a quasiment le même temps de jeu à mon poste, et le staff peut faire tourner tout en gardant sensiblement le même rendement : c’est bien pour l’équipe !
Source: rugbynews.fr