Un silence de cathédrale règne dans la salle de vie du RCT. L’heure n’est vraiment pas à la rigolade. Le RCT prépare devant l’écran géant son prochain rendez-vous avec minutie. La séance vidéo commune entre avants et arrières peut commencer.
Devant, baguette en main, le coach toulonnais, alternativement assis ou debout, devise. Très sagement assis sur les canapés ou les chaises, les joueurs écoutent. Attentifs. On n’est pas là pour broncher. Juste analyser, corriger, préciser, parfaire.
On entendrait une mouche voler au moment où Laporte interpelle un de ses joueurs à la faute. L’image s’arrête, on y revient dessus pour mieux enfoncer le clou. Le fautif – s’il le peut – doit s’expliquer sur son erreur de placement, son manque de discernement, son absence de lucidité, son oubli de la consigne…
« C’est la pagaille »
Ici, tout est passé au crible. L’approximation n’existe pas. On règle un détail, on peaufine une combinaison, on parfait un lancer, on cisèle une course, on corrige une entrée en mêlée. Rien n’est laissé au hasard.
« Ça merde en conquête. C’est la pagaille. Tu n’avais plus rien à faire là. La messe était dite »,tranche sans opposition un Laporte qui parvient à garder son calme à l’encontre du coupable. Avant de lancer à ses hommes presque recueillis : « Là, c’est bon, c’est très bon. Cette cassure au centre, ce rasant au pied. Parfait. »
Un « Impeccable » plus loin, un tonitruant : « On perd trop de temps, on attend trop.Ça ne va pas » jaillit de la bouche du coach pointilleux. Suivi presque aussitôt d’un : « On va marquer, d’accord mais normalement on devait retrouver les trois-quarts. » En fond de salle, Tom Whitford traduit si nécessaire aux Anglo-Saxons. Mais parfois la seule lecture de la pointe laser et le timbre de la voix suffisent pour comprendre ce qui cloche.
« On met tout de suite la pression »
Wilkinson, campé derrière le technicien, en bon capitaine, prend brièvement la parole. Juste quelques mots pour expliquer sa vision du jeu, à un instant donné. La remarque pertinente fait mouche. Tout le monde acquiesce. « Les gars ! Sur l’action, il faut se mettre d’accord. Là, on peut avoir deux sorties, encore faut-il choisir la bonne option. Et surtout qu’on fasse – tous ! – la même. »
Aussitôt après, c’est : « Chandelle. Qu’on récupère ou pas le ballon, on est en place. On met tout de suite la pression. »D’autres conseils, consignes, ordres viendront ponctuer une séance comme les autres. On ferme le ban. La leçon est terminée. Le message clair est passé. A-t-il été entendu ?
Les techniciens seront vite fixés. Après la leçon donnée au tableau, animé de couleurs, place au terrain. Il ne reste plus qu’à mettre en pratique la théorie ainsi développée. La vidéo connaîtrait-elle des bas ? La seule vérité est sur le terrain même si elle se travaille au tableau noir de leurs nuits blanches.
Source: Varmatin.fr