Le duo Laporte-Boudjellal est un duo explosif qui n’utilise jamais la langue de bois. Dans un long entretien accordé à La Provence (voir ici), les deux hommes ont évoqué différents sujets
Boudjellal a ainsi évoqué l’intégration de Delmas à Toulon
« J’avais effectivement dit que l’on avait la plus mauvaise mêlée du Top 14 et que l’on devrait finalement disputer le championnat féminin pour enfin avancer (La Provence du 1er décembre). Je le reconnais. Concernant Jacques Delmas, je tiens d’abord à préciser qu’il n’a pas du tout été pistonné par Bernard Laporte. Cest un choix commun; c’est même moi qui ai suggéré son nom à Bernard. Pour Jacques, ce fut compliqué de s’imposer au RCT, je le conçois. Il est notamment arrivé dans un club champion d’Europe et dans ce contexte, il a dû commencer à prendre ses marques. Par exemple, il ne pouvait pas aller attraper Bakkies Botha en lui disant : « Je vais t’expliquer… » Or, il s’est servi des défaites et des problèmes en mêlée pour imposer petit à petit sa façon de voir et son savoir en rappelant aux joueurs qu’ils avaient finalement besoin de lui. Du coup, ces derniers l’ont adoubé. Au RCT, Jacques s’est ainsi construit dans les défaites et les reculades du pack. Il l’a fait tranquillement. Ce fut son intelligence »
De son côté Laporte pense que les maux en mêlée du RCT sont liés aux joueurs
« La saison passée, Olivier Azam (le prédécesseur de Jacques Delmas) avait également subi des critiques. Mais cela ne signifie rien de particulier. Toulouse dominait tout le monde en mêlée avec Yannick Bru (actuel entraîneur des avants chez les Bleus) comme coach. On me disait qu’il était docteur ès mêlée. Et que dit-on, aujourdhui, alors que la mêlée du XV de France recule même devant l’Écosse ? Bru serait-il devenu nul ? Mais les entraîneurs ne poussent pas en mêlée ! Vous savez, pour en parler avec des joueurs tels que Carl Hayman, je peux vous dire que Jacques (Delmas) est l’un des meilleurs en France dans le domaine de la mêlée fermée. L’an dernier, contre Leicester (21-15 en quarts de finale de H Cup), avec une 1ère ligne composée de Sheridan, Bruno et Hayman, on avait été pénalisés à sept reprises en mêlée. Je le dis sincèrement : on travaillait très mal la mêlée, à cette époque; on n’était pas dans le détail. Cette saison, on y est, en revanche. Mais quand, à Brive (23-10), Jean-Charles (Orioli) et Flo Fresia entrent en jeu et que l’on part sur le c…, est-ce la faute de l’entraîneur ? Je leur avais d’ailleurs dit : »C’est vous qui jouez ! »
Qu’en pensez-vous ?
