Boudjellal : «Un sport réactionnaire»

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Depuis plus d’une semaine, la polémique entre Mourad Boudjellal et la Ligue de rugby ne cesse d’enfler. Tout est parti des mots du président du RCT après la défaite à Clermont, la fameuse «sodomie arbitrale». Pour cet écart de langage, il a été convoqué devant la commission de discipline de la LNR, le 25 janvier. Dans L’Equipe de lundi, Boudjellal explique ce qui se cache derrière ses provocations à répétition.

«J’ai un problème avec le monde du rugby : quand j’emploie les mots «sodomie arbitrale», on dit que je porte atteinte à l’intérêt supérieur du rugby français, explique-t-il. Le rugby est un sport réactionnaire qui doit évoluer. Et Pierre-Yves Revol montre ses limites culturelles quand il pense que cette phrase va contre l’intérêt supérieur du rugby français. J’ai été plus choqué il y a quelques années, à la Nuit du rugby, par une blague totalement homophobe de Fabien Pelous qui faisait rigoler tout le monde sauf moi et quelques-uns…»

«Il ne faut pas s’étonner que ce sport ne joue pas son rôle sociétal, il se cantonne dans ses vieilles valeurs…, ajoute-t-il encore. Va parler dans les cités, aux jeunes beurs, aux blacks : pour eux, le rugby est un sport de bourges. Ici, à Toulon, on y arrive doucement gr,ce au RCT, on va dans les cités. Avant, les gamins portaient le maillot de l’OM. Je veux que ce sport intelligent sorte du rugby franchouillard. Je regrette la répartie du milieu de la BD. Ce n’est pas parce qu’on est choqué en raison d’une culture vieille France qu’on doit penser détenir la vérité. Je n’ai pas de souci avec Pierre-Yves Revol. Je ne dis pas que ma culture est supérieure à la sienne, elle est différente.»

Malgré ses différends, le président du RCT n’entend pas se retirer du rugby professionnel et vendre son club. Tout du moins pas encore : «Non, je ne veux pas faire de plus-value. Ce que je veux, c’est gagner. Et m’en aller. Mais pour gagner, il faut que les règles soient équitables. Il y a deux ans, on a peut-être perdu un titre de champion de France. Je l’ai en travers. La même année, le Racing a sûrement perdu une demi-finale et peut-être un titre. A Clermont, il y a huit jours, on a peut-être manqué l’occasion d’être deuxièmes et d’éviter les barrages. Ce n’est pas de la parano, mais une réalité.» Et, conscient qu’il pourrait être radié par la Ligue, Boudjellal prend les choses avec philosophie : «Je laisse les choses se faire. Si on me vire , je partirai

 

Source: lequipe.fr