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Boudjellal: « Je n’ai pas envie de rajouter des étrangers à Béziers »

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Boudjellal: « Je n’ai pas envie de rajouter des étrangers à Béziers »

L’été prochain, Toulon avait prévu d’aller affronter Béziers chez lui en amical mais Mourad Boudjellal pourrait annuler ce match si le maire élu est Robert Ménard (Premier au 1er Tour) du Front National (voir ici)

 

Interrogé par Le Monde, Mourad Boujdellal évoque cette posssible annulation

« L’idée m’est venue dimanche soir [23 mars], quand j’ai vu arriver les résultats du premier tour aux élections municipales. Si Ménard est bien élu au second tour [30 mars], je n’ai pas envie que mon équipe dispute un match amical dans cette ville. Je me dis que puisque les gens de Béziers votent pour le candidat soutenu par le Front national, ce n’est pas la peine de faire venir mon équipe exprès pour un week-end et de leur rajouter des étrangers en plus… Surtout vu le score de Ménard au premier tour : 44%, ça m’a interpellé, quand même. J’aurais peut-être agi différemment si ce score avait été moins élevé.

 

Bien avant les municipales, il y trois ou quatre mois, j’avais proposé au président de l’AS Béziers de faire venir chez lui mon équipe au complet, en juillet, pour organiser dans son stade notre premier match amical de la saison prochaine. Je suis un nostalgique de ce club tel que je l’ai connu gamin, et je voulais simplement que Toulon lui donne un coup de booster. On aurait laissé toutes les recettes de billetterie. On serait venu avec tout le monde, les Wilkinson, les Habana. On aurait rempli le stade sans problème, d’autant que Béziers est une terre de rugby »

 

Boudjellal évoque aussi le passé FN de la ville deToulon

« Le président de l’ASBH m’a dit qu’il était désolé de ma décision, mais qu’il la comprenait. Vous savez, j’ai construit une équipe multiraciale, j’ai une philosophie de vie qui fait que le monde est un. Quand on me dit qu’un étranger a faim en France, c’est le mot « faim » que je retiens et qui me préoccupe. Pas le mot « étranger ». Or, qu’on le veuille ou pas, dans le vote Front national, il y a la volonté de stigmatiser des coupables. En 1995, quand le FN s’est installé à la mairie de Toulon, je suis allé sur la place de la Liberté pour assister à la visite de Jean-Marie Le Pen. Je voulais comprendre. Toute la foule s’est mise à ne crier qu’une chose : « la France aux Français ! ». Ça m’avait marqué. En 1995, pour moi, la claque était d’autant plus grande que je m’étais occupé de la communication du Parti socialiste pour cette élection-là. Maintenant, je ne m’investis plus autant en politique. Pour la présidentielle de 2012, je me suis abstenu, par exemple

Pendant toutes ces années, Toulon a été une ville morte. Une ville où les habitants ne se parlaient plus et se montraient suspicieux. Des clans existaient. On n’allait plus dans certain magasin parce que l’on soupçonnait ses propriétaires d’avoir voté FN, etc. Et puis, quand Hubert Falco a pris le contrôle de la ville et succédé au FN, Toulon était surendetté. La ville a dû être mise sous tutelle. Une forme d’immobilisme s’était installée. Encore aujourd’hui, en 2014, je reçois une à deux lettres anonymes par semaine où je me fais trater de « sale arabe », de « sale melon ». J’en ai tout un tas, je pourrais en faire un bouquin. Pour tout vous dire, je n’ouvre même plus les lettres qui n’ont pas d’adresse au dos. »

 

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